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Étude pour violon

« Hachoir »

lundi 3 janvier 2011, par Valentin.

Une étude de virtuosité pour violon seul, « à la barbare ».

Voici une très courte pièce écrite début 2009, qui se joue à toute blinde et sans filet (mignon ?).

Cette pièce n’a jamais été créée, ni même déchiffrée — de fait, je ne suis même pas entièrement sûr qu’elle soit jouable...

« Hachoir » — Étude de virtuosité pour violon seul
Licence CC-by-sa © Valentin Villenave, 2009-2010

Historique.

[Cliquez pour déplier.]

Voici une pièce que j’ai rédigée dans le train Paris-Montpellier (3h30 de trajet), un matin de janvier 2009. Je me rendais à l’Opéra de Montpellier pour assister aux répétitions de mon premier opéra, et un des violonistes de l’orchestre m’avait demandé quelques jours auparavant si (par hasard) je n’avais pas écrit des pièces pour violon. À ma grande honte, j’avais dû lui avouer que non (je n’avais même pas osé mentionner la pièce facile que j’ai récemment publiée ici-même)... Il y avait donc là une lacune à réparer.

Description.

[Cliquez pour déplier.]

Avertissement : comme toujours, les quelques indications qui suivent ne sont livrées qu’à titre de curiosité, et ne sont pas nécessaires à la compréhension de la partition !

Écriture

Le projet de la pièce est d’une simplicité éhontée : des double-croches partout, à toute vitesse. Plusieurs procédés typiques de la technique « violonistique » sont utilisés : double cordes et même triple cordes (sans doute très difficiles), harmoniques, détaché, etc. La pulsation s’installe sur une note répétée1, puis le violon développe quelques gestes d’élans, de crescendos, d’accents2. Le début est polarisé sur le la grave, ce qui me permet de garder le sol (c’est-à-dire la corde à vide, plus grave et plus sonore) pour plus tard3.

L’étude est construite en trois sections de longueur égale, dont la section centrale est elle-même divisée en trois sections. Cela me permet de ménager deux « pauses » dans le flux de double-croches : la première (mesure 31) introduit un geste quelque peu lyrique mais très vite interrompu, alors que la deuxième (mesure 45, c’est-à-dire à la moitié de la pièce), plus développée, se veut plus inattendue, plus « aérienne » avec ses notes tenus dans l’aigu et son pianissimo subito.

J’utilise dans cette section des motifs que j’avais utilisés dans une pièce pour quatuor à cordes commencée en 2003, et que je n’ai jamais terminée. Notamment, le motif suivant n’est pas sans faire signe vers l’écriture des quatuors de Chostakovitch4 :

Les pizz. de la main gauche qui accompagnent ce fragment, sur des cordes à vide, sont une écriture que j’aime beaucoup5. Ce motif précis de pizz. en quintes, répété, est utilisé6 dans l’opéra Le Roi se meurt d’Olivier Kaspar (compositeur, professeur d’orchestration, et aujourd’hui directeur du conservatoire de Saint-Maur), dont j’ai eu l’occasion de lire la partition en 2006.

Le titre

Alors, le titre. Il n’est pas dans mon habitude d’employer des titres fantaisistes (non par manque d’idées saugrenues, mais par frilosité !) ; j’ai ici fait une exception, notamment en raison du caractère spontané, agressif et écervelé de la pièce. L’exécutant est ainsi invité à hacher consciencieusement son instrument avec son archet... pour jouer ce « saucisson ». D’ailleurs, à exécuter une partition aussi éprouvante, il y a de quoi tomber de son siège : pour être plus précis, je dirais que cette pièce est à choir !

Pour que la petite histoire soit complète, toutefois, je dois ajouter l’anecdote suivante : quelques semaines avant d’écrire cette pièce, je m’étais trouvé dans un rayon de supermarché, pensif devant un emballage qui portait la mention suivante :

Valentin, le hachoir malin !

Bonne lecture !
Valentin.

Portfolio


[1Un peu comme dans la Toccata pour piano de Serge Prokofiev...

[2Avec quelques décalages rythmiques, mais toujours placés sur un tiré de l’archet.

[3En l’occurrence, la mesure 26.

[4C’est même une transposition de son motif récurrent DSCH.

[5On la trouve notamment chez Ravel, ainsi que dans les Contrastes de Bartók.

[6Plus précisément (et de mémoire) , dans l’ensemble Majesté, Majesté, c’est la vérité, vous allez mourir — il s’agit d’ailleurs de quintes descendantes, à la contrebasse, c’est-à-dire l’inverse de ce qui est utilisé ici.

Messages

  • Bonsoir Valentin, votre Étude, que je découvre à l’instant, me fait penser « furieusement » et à toute blinde au troisième mouvement de la sonate pour alto seul op. 25 de Hindemith ( https://www.youtube.com/watch?v=Nyu... )... elle aussi devait sembler injouable pour certains, mais comme le compositeur était un virtuose de cet instrument...

    Bien à vous.

    Bernard Meylan

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